En mars la bonne nouvelle est tombée : Le Championnat du monde de triathlon n’aurait pas lieu en Australie, mais en Slovaquie, dans le complexe multisport ultra-moderne X-bionic Sphere à Samorin à 30 km de la capitale Bratislava. C’était donc l’occasion de faire un grand tour d’Europe (4430 km en tout) à travers l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie et l’Italie pour assister à cette grande fête du Sport organisée par la PTO (l’union des triathlètes professionnels) en même temps que le Collins Cup, qui comme au Ryder Cup fait s’affronter des équipes de l’Europe, des Etats Unis et une équipe internationale. Les meilleurs triathlètes professionnels du monde étaient présent pour se battre pour cette coupe. Le professionnalisme de l’organisation de cette semaine était impressionnant. Un point fort pour moi était la parade des nations, où j’ai eu l’honneur de porter le drapeau de la France. J’étais donc très motivé de participer à cette épreuve et de représenter la France dans les groupes d’âge. Mais la météo ne semblait pas jouer le jeu : la veille de la course le ciel était menaçant et de fortes pluies étaient annoncées pour le jour de la course. Le matin au lever, je suis soulagée de voir un ciel lumineux. La température était agréable et on pouvait envisager une belle journée de compétition sous le format 100 km : 2 km de natation, 80 km de vélo et 18 km de course à pied.
Le départ natation est donné d’abord pour le professionnels, ensuite aux hommes seniors et puis à toutes les femmes suivis par les Master hommes. Un vent fort s’est levé et a transformé la Danube en mer agité. Je me bats contre les vagues pour boucler les 2 km de natation en 43 :42. Après une transition rapide, je me lance sur le parcours cycliste, un aller-retour tout plat dans la campagne. Grâce au vent fort de dos, j’atteins des vitesses supérieures à 40 km/h et j’ai l’impression de m’envoler, mais je me doute bien que le retour serait bien ardu. Dès le demi-tour, on a la sensation de rouler face au Mistral, tellement le vent de face fait souffrir et ralentit la progression. Je ne me laisse pas abattre et continue à appuyer fort sur les pédales pour avancer le plus vite possible. Je termine le vélo en 2 :33 :14 et me lance sur le parcours de course à pied en quatre boucles dans le complexe sportif ainsi que sur la digue du Danube. Quand je quitte la zone de transition, ma fille m’informe à ma grande surprise que je suis en troisième position de mon groupe d’âge, mais suivi de quelques mètres seulement par une athlète britannique. Je garde mon rythme et ne m’autorise aucun arrêt aux ravitaillements. Pendant tout le parcours nous sommes tête à tête. Elle arrive à me doubler à deux reprises, mais je m’accroche juste derrière et la redouble à nouveau et elle me suit de quelques dizaines de secondes. Je me sens forte et sais que je peux encore mobiliser quelques réserves, ce que je fais dans la dernière boucle. Je ne voulais pas prendre le risque d’un sprint juste devant la ligne d’arrivée. Donc j’accélère sur le dernier kilomètre et je vois quelle n’arrive pas à me suivre.
Je franchis la ligne d’arrivée après 5 :05 d’effort, 43 secondes devant l’athlète britannique et je prends donc la 3e place de mon groupe d’âge. J’ai du mal à y croire et je me prépare pour la remise des récompenses, une très belle cérémonie professionnelle et impressionnante.
Je suis très heureuse de cette médaille de bronze qui clôture une bonne année de triathlon, du format sprint de la D3 au printemps à la participation aux Championnats de France cross et longue distance en été.
Lien vers les résultats : https://www.triathlon.org/results/result/2022_world_triathlon_long_distance_championships_samorin/552918
Un grand bravo Annette !
